L’événement célèbre le lien entre Piet Mondrian, la musique et la danse. Dans son dernier atelier, Mondrian, peintre mythique, initiateur néo-plasticien, ami de Thelonius Monk, écoutait du jazz passionnément, et avait peint parmi ses œuvres majeures, Victory Boogie Woogie. Mondrian était aussi un grand amateur des danses de son époque dont le Charleston, Fox-Trot et le Boogie-Woogie. Son admiration pour Joséphine Baker était immense. Ces styles de danses représentaient pour lui la déconstruction des conventions liées au corps et sa mobilité. Dans ces mouvements, Mondrian voyait le potentiel de destruction qu’il recherchait dans la peinture abstraite – destruction d’un passé qui avait mené à la guerre et à l’obscurantisme. Il s’agit, alors, le temps d’une soirée, de rendre hommage aux communautés constituées autour de ces deux artistes et des filiations qui en ont suivi.
Programme :
18h30 – Projection de Twinkle, un film de Sylvie Fleury (1992)
Twinkle montre une femme, marchant, essayant des dizaines de chaussures au son de tubes américains aigus des années 1960. Performance fétichiste, cette œuvre critique la société de consommation, et la place qu’elle fantasme pour les femmes.
19h00 – Fun and Games or everyone, un film de Serge Bard (1968)
Film expérimental de Serge Bard réalisé lors du vernissage d’une exposition de dix toiles blanches énigmatiques, marquées de cercles noirs, réalisées par Olivier Mosset. Une caméra aux accents psychédéliques suit les mouvements des spectateur·ices dans l’exposition, reflet d’une certaine scène parisienne, critique de l’art et de la peinture.
20h00 – Performance Les trois Vieilles de Tilhenn Klapper avec Mehdi Besnainou Dounkas.
La travail chorégraphique de Tilhenn Klapper interroge la manière dont certains gestes rituels, la répétition de mouvements traditionnels permettent de nouvelles perceptions de la réalité, voire des états de transe. Accompagnée de Mehdi Besnainou à la guitare électrique, elle présente Les Trois Vieilles, une pièce développée en 2022 inspirée des pas de danse et les fantômes bretons.
20h30 – Performance open dance figure de Josie Bettman
open dance figure est la dernière d’une série de performances solo de Josie Bettman retraçant des trajectoires de transformation qui se chevauchent. Elle indexe les pas de danses sociales en tant qu’archives d’informations reçues, cherchant à s’autodéterminer par la citation de gestes issus de la socialité collective au cœur d’une piste de danse. La performance reste dans un état permanent de transmission, entre le contenant du corps de l’interprète et son environnement, considérant la danse comme une manière de connaître, et les pas de danse comme des réceptacles de la mémoire qui perdurent à travers un flux constant.
21h00- Performance Don’t Complicate the Joy or Gift!, danse et récits de Brian Scott Bagley du Musée Joséphine Baker et des Afro-Descendants de Paris avec Patrick Renesme (Contre-Basse), Grégoire Boyadjan (Trombone), Pascal Segard (Banjo), Thierry Paul (Guitare), Nicolas Germain (Saxophone & Clarinette)
À travers sa performance Brian Scott Bagley retrace le chemin de Joséphine Baker à Paris, et nous offre une perspective approfondie sur les réactions de notre génération à l’égard de l’artiste.
21h45-00h00 – DJ set Stéphane Armleder
Également connu sous les pseudonymes de Alpenflage et The Genevan Heathen, Stéphane Armleder est le plus souvent tout simplement présenté comme « le roi de la nuit suisse ». Infatigable apôtre des musiques électroniques et underground, pas que suisses d’ailleurs, on l’a également vu collaborer avec Soul Clap et Genesis P-Orridge, le légendaire leader des groupes Throbbing Gristle et Psychic TV. Outre ambiancer et regarder grossir son carnet d’adresses, au début des années 2000, il lança aussi avec son père le curieux label Villa Magica, consacré aux musiques de Noël revisitées.
Une co-production du bureau des heures invisibles avec l’apport curatorial de Violette Morisseau.